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Micro-fictions

Nouvelles courtes

Poèmes en vers libre

 

J'ai toujours eu un peu de mal à les définir.

C'est pourquoi j'ai intitulé cet onglet : Histoirettes.

 -    c'est, c'est une astuce...

 -    t'en mèle pas toi OK !

Ces petites histoires m'ont lancé dans l'écriture de nouvelles et de roman. Elles ont été écrites par rapport à une réflexion d'un ami. De la mise en valeur d'une simple phrase. D'une histoire improbable.

Elles sont dans mon premier livre Histoire en Noir et Blanc

En voici un exemple. Ce n'est pas long.

Bonne lecture.

 

 

 

 

Et on marche, puisqu'il faut marcher...

Le choc des amoureux

 

Fais-moi jouir avec ta langue, m’a-t-elle soufflé à l’oreille.

Sa voix douce m’a caressé les tympans, alors je suis descendu sur son corps, mon nez lui effleurait la peau.

Je ne suis pas sûr qu’il y ait plus belle sensation que de sentir la peau de la femme qu’on aime, ou qu'on a aimé, ou peu importe, glisser sous ses mains. Je me sentais totalement vide de pensées, de souvenirs et de toutes choses qui auraient pu affecter un homme de mon âge, mais au contraire je m’étais rempli d’une chaleur intense depuis que j’avais revu son visage. Une chaleur puérile et incontrôlable. Une chaleur que je ne pouvais partager, pas même avec celle qui fermait les yeux et émettait quelques tendres gémissements. Et quelque part je ne voulais pas la partager. Pas ça. Pas cette chose inexplicable que je n’aurais sûrement pas pu exprimer de façon convenable. Une chose qui ne peut être aussi intense et aussi infime que si on la garde dans le bas du ventre.

Dans un petit centre chaud.

La porte a alors explosé. Un violent vent s’est engouffré dans la chambre en soulevant quelques papiers glanés sur le sol froid. Celle qui était allongée sur le dos a eu un petit soubresaut, ou est-ce un frisson de plaisir. Elle a griffé le haut de mes fesses avec ses ongles et un cri s’est échappé de ma bouche.

Le vent continuait de souffler.

Des sons inarticulés et incompréhensibles émanaient de je-ne-sais-où mais faisaient monter en moi un désir intense. Un brouhaha de cris, de bruits, de violence faisait monter l’intensité qui régnait dans la pièce. Je ne savais plus où j’étais.

J’aurais pu être quelque part, dans une zone de combat en plein désert du Nevada, les cheveux collés sur le front et le dos dégoulinant de sueur.

En haut d’immenses chutes d’eau, sur le rocher qui surplombe toute la vallée, poursuivi par mon imagination et sentant la fine poussière mouillée qui remontait du choc violent de l’eau sur l’eau.

Alors que je pensais être dans des territoires vierges, je ressentais des ongles pénétrer ma chair. Et je n’étais pas moins heureux de me retrouver là où je me retrouvais.

La situation avait changé. Elle s’était cambrée, s’offrant à ma vue. Alors que la tempête battait son plein, ses formes m’encourageaient et son collier battait la mesure. Une mesure décalée de la chair sur la chair. Le temps et l’espace qui tournaient autour de nous s’étaient arrêtés. Je n’aurais pu dire si cela durait depuis des heures ou alors depuis quelques minutes. Mais cela n’avait pas d’importance. Alors que le free-jazz de son collier sur son cou, de la chair sur la chair, de quelques cris, de son collier, de la chair sur la chair allait sûrement bientôt prendre fin, il continuait encore. Un grondement de chaleur s’est échappé de nos deux corps en parfaite synergie et elle finissait d’enfoncer ses ongles de femme dans ma chair, ce qui n’était pas pour me déplaire. La porte s’est alors refermée en emportant avec elle, le souffle et la violence.

 

Après les cris et la chaleur nait le souffle court.

Nos deux souffles s’entrechoquaient. Je sentais sa poitrine humide se poser sur mon torse mouillé. Et de nouveau je ne pensais à rien. J’étais quelque part mais je ne savais pas trop où avec cette femme que j’avais connue.

Sans un mot, nous étions en train de parler. 

Sans une bière devant nous, nous étions en train de nous imprégner d’une ivresse extrême.

Alors que des larmes auraient pu me monter du bas ventre, je sentais un frémissement de cette petite poitrine. Un souffle saccadé et quelques gouttes salées qui s’échouaient sur le haut de mon épaule.

Nous étions en plein chaos.

Après s’être mouchée dans mon cou, avoir lancé quelques rires au creux de mon oreille et avoir insinué, du bas de son corps, qu’elle aurait pu continuer encore, elle alla s’échouer sur mon flanc, sur ce qui restait de mon pauvre corps torturé. Après avoir regardé le plafond quelques minutes, elle s’essaya à souffler une phrase.

Une phrase que je me serais bien passé d’entendre car je ne voulais pas me souvenir ou juste rester dans la violence de l’amour. Mais pour elle c’était important. Posant sa main, elle s’était un petit peu retourné vers moi. Enivré par ces yeux pleins d’envie et de vie, je la coupais, en lui plongeant ma langue dans la bouche et mes doigts en son antre, pour ce qui aurait pu être : alors, tu as réussi à refaire ta vie ?

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